L’impact environnemental du commerce à distance
Le secteur du commerce à distance connaît une croissance importante. À l’heure où sobriété et décarbonation sont de mises, comment participer à réduire son impact ? Le point avec Marc Cottignies, ingénieur expert à l’ADEME en charge d’une étude consacrée au e-commerce qui devrait paraître prochainement.
Quelles sont les principaux facteurs à l’origine de l’impact environnemental du commerce à distance ?
Les différentes opérations de transport réalisées depuis l’expédition du produit jusqu’à sa livraison finale prennent une place importante. Mais il ne faut pas pour autant oublier l’impact environnemental lié à la fabrication du produit lui-même ainsi que des emballages requis pour le transporter. Pour être complètement exhaustif, il faudrait également prendre en compte l’utilisation et la fin de vie de ces produits et de leurs emballages.
Dans la chaîne de transport, il faut également intégrer tout ce qui concerne les sites intermédiaires et y compris les magasins ou les entrepôts par lesquels transite le produit. Les impacts environnementaux liés aux bâtiments existent au travers de l’artificialisation des sols liés aux entrepôts par exemple. D’autres facteurs comme l’utilisation du numérique sont également à prendre en compte dans le calcul de l’empreinte environnementale du commerce à distance.
Quels conseils donneriez-vous aux consommateurs pour limiter les impacts environnementaux générés par leurs achats à distance ?
Si l’on ne se focalise pas seulement sur le transport, le premier conseil consiste à recommander d’acheter que ce dont on a vraiment besoin. Si cela est envisageable, il est également préférable de ne pas acheter neuf et donc de se tourner vers le marché de l’occasion. C’est fondamental et c’est finalement ce qui a le plus d’impact, la fabrication du produit et la gestion de sa fin de vie étant déterminantes.
Il faudrait également que les consommateurs prennent conscience du fait que leurs colis sont potentiellement livrés par des solutions de transport très carbonées. Il peut s’agir de l’avion mais aussi de la route sur des distances importantes. La recommandation qui en découle est donc d’éviter les achats lointains proposés en livraison express.
Un autre point concerne les retours. Une pratique assez répandue dans le secteur de l’habillement consiste à acheter un article en ayant la possibilité de le renvoyer s’il ne convient pas. Certains e-commerçants développent même des business models fondés sur le principe de faire des retours en offrant aux consommateurs la possibilité d’essayer avant d’acheter. Et la gestion des retours pourrait comporter la destruction des marchandises retournées dans une proportion non négligeable.
Il faut également considérer la question des options de livraison. Il est généralement préférable de se faire livrer en point relais plutôt qu’à domicile, ou même de choisir une option de livraison standard plutôt qu’express. Il est aussi important d’éviter les échecs de livraison qui sont trop nombreux. Pour autant, on peut difficilement faire des recommandations générales, puisqu’elles vont dépendre des distances parcourues et des modes de transport utilisés.