La sensibilisation des consommateurs aux émissions de CO2 du commerce à distance
Pour Jean-Marc Rivera, délégué général de OTRE (Organisation des transports routiers européens) réduire les émissions de CO2 générées par le commerce à distance doit passer par la pédagogie mais aussi par la contrainte auprès des consommateurs. En parallèle, il demande à ce que la mention de gratuité de la livraison sur les sites de e-commerce soit interdite.
Comment limiter les émissions de gaz à effet de serre générées par le commerce à distance ?
Nous sommes un petit peu dérangés par le fait que le e-commerce puisse se développer sur la base de deux arguments ne nous paraissant absolument pas compatibles avec les objectifs visés par la livraison urbaine durable et la décarbonation du secteur.
Ces deux arguments consistent à proposer une livraison qui soit à la fois gratuite mais aussi rapide. La livraison a un coût et la présenter comme gratuite est selon nous un très mauvais message que l’on fait passer aux citoyens. La livraison gratuite devrait ainsi, et selon nous, être purement et simplement interdite.
Nous pensons également qu’il est important de trouver un système favorisant la livraison en points relais. Livrer un ensemble de colis dans un point relais plutôt que chaque colis à domicile réduit considérablement le nombre de kilomètres parcourus et de trajets réalisés. Cette démarche participe ainsi à diminuer la congestion, le bruit ainsi que les émissions de CO2.
“La livraison gratuite devrait […] être purement et simplement interdite.”
Quels sont selon vous les leviers permettant de sensibiliser les consommateurs aux émissions de gaz à effet de serre du commerce à distance ?
Il semble indispensable que le consommateur soit incité à choisir une livraison en point relai plutôt qu’à domicile au travers d’une différence importante de tarification et de sorte que les frais de livraison soient nettement plus importants s’il choisit d’être livré à domicile.
Nous pensons également qu’il faut arrêter de favoriser la livraison rapide dans la mesure où elle ne permet par ailleurs pas aux transporteurs la meilleure massification possible. Si le consommateur choisit d’être livré rapidement, il doit donc payer un tarif nettement plus élevé.
Pour nous, il y a deux axes importants à mettre en œuvre pour sensibiliser le consommateur aux émissions de gaz à effet de serre générées par le commerce à distance. D’abord la sensibilisation : il est important d’informer le consommateur sur la façon dont fonctionnent les flux et aujourd’hui il y a très clairement un souci d’ordre pédagogique.
Ensuite, nous ne pourrons pas nous contenter de la sensibilisation si l’on tient à atteindre les objectifs ambitieux fixés pour le secteur. La contrainte en matière de coûts de livraison doit donc cohabiter avec la sensibilisation.