Quels sont les principaux biocarburants ?
Les biocarburants sont définis comme des carburants de substitution produits à partir de matière organique, qu’on appelle aussi « biomasse ». Majoritairement utilisés en complément des carburants fossiles, on distingue traditionnellement les biocarburants mélangés avec de l’essence et ceux mélangés avec du gazole. Quels sont les principaux ?
Les biocarburants de la filière essence
La filière des biocarburants destinés aux véhicules équipés d’une motorisation fonctionnant à l’essence comprend principalement l’éthanol et l’éthyl tertio butyl éther (ETBE), qui est un dérivé de l’éthanol.
L’éthanol est produit à partir de plantes comme les betteraves à sucre, certaines céréales comme le blé ou le maïs, ou encore de résidus issus de la filière vinicole. C’est un processus de fermentation qui transforme les sucres contenus dans ces plantes en alcool qui est ensuite distillé et déshydraté pour donner lieu à de l’éthanol. On le retrouve principalement dans les carburants SP95, SP95-E10, SP98 ou E85.
L’ETBE est quant à lui fabriqué à partir d’un mélange d’éthanol et d’isobutène. Ce dernier, d’origine chimique, est traditionnellement fabriqué à partir de pétrole. L’ETBE est donc considéré comme moins intéressant d’un point de vue environnemental que l’éthanol bien qu’il présente des intérêts. On le retrouve principalement dans les carburants SP95, SP95-E5, SP95-E10 et SP98.
Les biocarburants de la filière gazole
Les biocarburants de la filière gazole sont souvent regroupés sous l’appellation « biodiesel » ou « biogazole ». Ils sont produits à partir d’huiles végétales issues de plantes oléagineuses comme le colza ou le tournesol, de graisses animales, d’huiles végétales alimentaires recyclées ou encore de déchets graisseux. On distingue classiquement les esters méthyliques d’acides gras (EMAG) et les ester éthyliques d’acides gras (EEAG) selon que l’huile est mélangée avec du méthanol ou de l’éthanol.
La plupart du temps, c’est le méthanol qui est utilisé pour la création du biocarburant. On distingue alors, au sein des biocarburants de la filière gazole utilisant du méthanol, les esters méthyliques d’huiles végétales (EMHV) et les esters méthyliques d’huiles animales (EMHA).
En France, ce sont les EMHV qui sont les plus commercialisées et c’est le colza qui est la matière première la plus employée pour donner lieu à la production de biogazole. On les retrouve principalement dans le gazole B7, B10, B30 ou encore B100.
Avantages et inconvénients des biocarburants
Le développement des biocarburants pourrait constituer un élément de réponse intéressant du point de vue de la réduction des émissions de CO2 du secteur routier. Ils représentaient 9,6% de la production d’énergies renouvelables en France en 2019[1] et sont aujourd’hui au cœur des projets de recherche et développement des énergéticiens et des acteurs du transport.
Ils émettent en effet moins de CO2 que les énergies fossiles et peuvent en ce sens participer à la réduction de l’impact environnemental des déplacements, tout en amorçant un détachement de la dépendance des transports au pétrole. Les biocarburants sont en outre peu coûteux, et leur développement peut être créateur d’emplois.
Toutefois, dans la mesure où les biocarburants sont dépendants de ressources traditionnellement destinées à l’usage alimentaire, leur développement se heurte à la problématique de la sécurité alimentaire, avec laquelle ils entrent en concurrence. En outre, la culture de certaines plantes nécessaires à leur production peut parfois s’avérer très impactante pour les milieux et l’environnement.
Le développement de biocarburants dits « avancés », parfois appelés « carburants de seconde génération » pourrait constituer une solution intéressante de ce point de vue. Ces derniers n’utilisent en effet pas de ressources destinées à l’alimentation, comme le bois, la paille ou encore les algues par exemple. De nombreux projets sont en cours d’expérimentation parmi les acteurs de la filière.